En 1992, j'étais lycéen au Lycée Saint-James, à Neuilly sur seine. Papa faisait le clown dans la rue, mettant de côté ses soucis au travail. Je trainais avec ma grande copine Nono, avec Amanda, Caroline... Je commençais à photographier des inconnus, accoudé à ma fenêtre.
L'été, je suis parti en Summer Camp à Ithaca. Ensuite, à Préfailles, je me suis éclaté les genoux dans les rochers en faisant du bodyboard. Aux vacances de la Toussaint, Nono est partie avec moi à Préfailles. Je me rappelle les gamins du coin, que j'avais déjà rencontré, qui n'ont pas compris pourquoi mon amie était noire. Je n'ai pas compris non plus ce qu'ils voulaient dire... Puis ils l'ont appelé "la noiraude". C'était la première fois, à seize ans, que j'entendais des propos racistes. C'était un nouveau concept pour moi.
Avec Nono, nous avons recueilli un petit écureuil pendant quelques jours. J'ai refusé de le ramener à Paris, la liberté commençait à être une valeur importante pour moi, et j'avais de plus en plus de mal avec l'idée d'animaux qui en seraient privés.
